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L’apiculture en Russie est un secteur agricole qui rapporte beaucoup, aussi minime soit l’investissement. Il suffit de rappeler que l’Union des apiculteurs russes compte dans les 400.000 adhérents et qu’elle a été fondée depuis bien longtemps. Sa création remonte à 1891 !
Quant au miel qui est produit dans ce pays, il est parmi les meilleurs miels au monde.
Quand on parle de l’apiculture russe, on ne peut pas ne pas parler de l’abeille russe. Elle appartient au même groupe que l’abeille européenne, connue sous le nom d’Apis mellifera.
En Russie, on retrouve l’abeille du Krai de Primorsk qui s’est développée dans la partie extrême sud-orientale. La particularité de cette abeille est qu’elle a été soumise à un processus de sélection assez sévère, ce qui lui a valu une grande résistance. En fait, l’abeille russe a réussi à vivre pendant 150 ans et plus dans des régions infectées par deux parasites des plus dangereux pour l’espèce des abeilles, à savoir la Varroa et l’Acarapis woodi.
Une résistance notoire qui est certainement derrière l’importation de l’abeille russe dans les régions de l’Amérique du Nord, en 1997.
Contrairement à sa cousine, l’africanisée, l’abeille russe est plus ou moins douce. On lui trouve des ressemblances avec la carniolienne (apis mellifera carnica), l’abeille noire, et comparée à d’autres espèces, elle est de celles qui n’utilisent pas autant de propolis que l’abeille italienne par exemple..
Le miel que produisent les abeilles dans les différentes régions de Russie jouit d’une excellente réputation à l’échelle mondiale. Les connaisseurs le classent parmi les meilleurs miels du monde, sinon le meilleur des meilleurs pour certains.
Un atout qui fait que grâce à ce miel, l’apiculture est une branche très riche qui a son poids dans l’économie russe. Mais cette situation risque de changer vu le taux de mortalité qui ne fait que progresser chez les colonies d’abeilles russes. Et s’il y a une pénurie d’abeilles, le prix du miel augmentera forcément.
Aujourd’hui, les apiculteurs aimeraient bien vendre leur miel aux Chinois, des clients très intéressés par le marché du miel..
Dans certaines régions de Russie, les apiculteurs continuent de perpétrer les techniques ancestrales. C’est le cas par exemple de ceux qui vivent en Bachkirie, et qui récoltent un miel sauvage d’une excellente qualité.
Les abeilles sauvages installent leurs nids dans les troncs d’arbres (pins et chênes), à des hauteurs allant jusqu’à 5 mètres. Et elles produisent un miel qui se vend très cher, voire le plus cher sur le marché, avec un prix qui dépasse les 50 € le kilo, soit environ 3 500 roubles.
Pour entretenir les ruches, les apiculteurs russes s’adaptent aux conditions imposées par les abeilles. En effet, ces hommes n’hésitent pas à grimper en haut des arbres, pour atteindre les ruches. Pour réaliser cette opération, ils se munissent juste d’une simple corde enroulée autour du tronc du chêne ou du pin qui abrite le nid d’abeilles. Une technique ancestrale qui ne semble pas les déranger outre mesure, et qui fait le bonheur des abeilles : moins l’humain intervient dans leur univers et moins la colonie et l’ensemble des produits apicoles se trouvent contaminés par la manipulation humaine.
Depuis quelques années, les apiculteurs du monde entier sont terrorisés par un fléau qui semble les dépasser, celui de la disparition des abeilles. Une catastrophe qui menace l’apiculture et les colonies abeilles aux quatre coins du monde.
Et dernièrement, même les abeilles sauvages en Russie ont commencé à enregistrer un taux de mortalité inédit. Les apiculteurs russes se sont même mis à nourrir artificiellement leurs colonies d’abeilles, en leur offrant de l’eau sucrée. Mais à leur grand désarroi, ils se retrouvent de plus en plus face à des ruches vides : plus d’abeilles et bien sûr plus de miel !
En fait, les spécialistes apicoles expliquent ce problème de mortalité par trois facteurs principaux :
Surtout de la part des agriculteurs détruit la richesse florale et surtout les plantes mellifères.
Un intrus qui n’hésite pas à grimper plusieurs mètres sur les arbres pour se régaler de miel.
Dépités et surtout désespérés, les apiculteurs se retrouvent avec des pertes de ruches avoisinant les 40%. certains apiculteurs russes restent tout de même optimistes et essaient de se convaincre que tout est question de cycle : à une année catastrophique succèdera forcément une année bénéfique, avec de bonnes récoltes de miel.
Mais, cet optimisme ne semble pas affecter les jeunes du Bachkortostan, par exemple, qui commencent à fuir le domaine de l’apiculture. Face à une activité dure et peu rentable, et fascinés par l’éclat des villes, ils quittent leurs villages pour s’installer dans les grandes agglomérations. Et là se pose la question : qui désormais pourra perpétuer la culture du miel et ses techniques ancestrales, longtemps conservées ?
Pour remédier à la situation et donner une seconde vie à l’apiculture en Russie, des spécialistes de l’apiculture, aidés par des universitaires russes, ont mis au point un projet pilote, assez prometteur.
Il s’agit de développer des colonies d’abeilles en Sibérie. Pour ce faire, il leur faut trouver des abeilles rustiques, capables de résister aux intempéries et aux conditions de vie assez dures dans cet environnement. Ces insectes doivent surtout être capables de gérer eux-mêmes leurs colonies, sans compter sur l’intervention de l’apiculteur. Surtout en matière de nourriture et d’approvisionnement.
Dans le cadre de ce projet pilote, le choix s’est fait sur la région de Tomsk, qu’ils pensent propice à la fabrication du miel de forêt, connu pour être le meilleur. Quant aux abeilles, les favorites sont celles de Russie centrale, espèce bien habituée aux dures conditions hivernales dans la région de Sibérie.
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