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Depuis des années, associations et ONG œuvrant pour la protection de l'environnement n'ont cessé de pointer du doigt les menaces pesant sur les abeilles. Ces derniers, acteurs majeurs dans la pollinisation des plantes, doivent faire face au changement climatique, aux parasites, mais également à l'utilisation de pesticides toxiques. Pour ce dernier point, c'est une étude menée à l'échelle planétaire qui le confirme. 75 % du miel produit contiendrait effectivement des néonicotinoïdes, une situation plus que critique qui risque d'empirer si des mesures concrètes ne sont pas prises rapidement.
Si certains agriculteurs ont toujours défendu l'idée que les néonicotinoïdes ne représentaient aucun danger pour les abeilles, les résultats d'une étude franco-suisse, publiée dans la revue « Science » au début du mois d'octobre, confirment le contraire. 75 % des échantillons analysés contenaient des traces de pesticides.
Selon cette étude, les chercheurs ont collecté du miel aux quatre coins du globe (Asie, Europe, Madagascar, Australie, Alaska...) pour atteindre un total de plus de 300 pots. Pour que l'échantillonnage représente fidèlement et de manière équitable les différentes régions, 198 miels ont été retenus pour analyse. Pour les experts, la présence de pesticides dans ces proportions est tout simplement alarmante.
Si les niveaux relevés ne représentent aucun risque pour l'homme, ils peuvent affecter les fonctions cérébrales des butineuses. Désorientées, ces dernières auront du mal à retrouver leurs ruches. Et comme elles jouent un rôle essentiel dans la pollinisation des plus importantes cultures sur Terre, on peut tout simplement craindre le pire. Il est à préciser que pour l'Europe, les échantillons utilisés ont été prélevés avant l'entrée en vigueur de l'interdiction de l'utilisation des néonicotinoïdes par l'Union européenne en 2013. Il faudra donc une étude supplémentaire pour mesurer l'efficacité de cette mesure.
Si ce constat général sur la présence de néonicotinoïdes dans le miel fait déjà craindre le pire, les détails sont plus inquiétants. Pour cette étude, les chercheurs ont recherché cinq molécules particulières : thiaclopride, thiaméthoxame, imidaclopride, clothiadine et acétamipride.
On en a donc retrouvé au moins l'une d'entre elles dans 75 % des échantillons. Ce taux de contamination varie d'une région à l'autre. Il monte à 86 % pour les produits venant d'Amérique du Nord, 80 % pour l'Asie et 79 % pour l'Europe. Le taux le plus faible revient à l'Amérique du Sud avec seulement 57 %. 30 % des échantillons contaminés contenaient une seule molécule toxique. On a retrouvé deux néonicotinoïdes dans 45 % et les 10 % restants en avaient quatre ou cinq.
À noter que les miels contaminés ne représentaient aucun risque à la consommation. En moyenne, le niveau de contamination tournait autour des 1,8 microgramme par kilo. Toutefois, un miel allemand affichait près de 50 microgrammes par kilo, qui est assez proche des limites de résidus autorisées.
Mis au point dans les années 90, les néonicotinoïdes constituent une famille à part entière d'insecticides neurotoxiques. En tant que dérivés de la nicotine, ils ont pour objectif d'affecter le système nerveux des insectes pour provoquer une paralysie mortelle.
Particulièrement efficaces, ils ont vite conquis plus de 120 pays. À eux seuls, les néonicotinoïdes représentent environ pas moins de 40 % des ventes d'insecticides dans le monde. S'ils font en quelque sorte le « bonheur » des agriculteurs, ils représentent un danger qu'on ne peut ignorer pour l'environnement. Déjà, parce qu'ils ne font aucune différence entre insectes parasites et pollinisateurs.
L'introduction des néonicotinoïdes a considérablement favorisé la disparition des abeilles, dont le taux de mortalité a atteint les 80 % dans certaines régions. Le pire c'est que ces pesticides contaminent également les végétaux. On en retrouve effectivement dans le pollen et le nectar. Ils mettent donc également en danger les butineuses, mais également les invertébrés rampant sous le sol. Vu l'utilisation massive des néonicotinoïdes pour protéger les cultures, c'est donc sans surprise si l'on en retrouve autant dans le miel.
En 2016, les Nations Unies avaient tiré la sonnette d'alarme en déclarant que 40 % des invertébrés pollinisateurs seraient amenés à disparaître. Les résultats de cette étude franco-suisse semblent confirmer cette prévision.
Si les néonicotinoïdes représentent un tel danger pour l'environnement, qu'attendent donc les autorités pour les interdire purement et simplement.
Déjà, parce que les « néonics » (pour les intimes) servent à protéger les cultures. Donc, les lobbies agroalimentaires mettent tout leur poids pour ne pas les interdire. Difficile pour un gouvernement de prendre une telle initiative sans faire face à la foudre des agriculteurs.
La concurrence entre les pays complique également les choses. Si le produit été interdit uniquement en France, notre agriculture sera moins performante par rapport à celles de nos voisins européens.
En 2013, l'Union européenne a limité l'utilisation de trois substances : imidaclopride, clothianidine et thiaméthoxame. Mais cela semble ne pas suffire, heureusement d'autres interdictions devraient être mises en vigueur.
La loi sur la biodiversité devrait interdire l'utilisation des néonicotinoïdes en France à partir du 1er septembre 2018, même si des dérogations seraient encore envisageables jusqu'en 2020. Espérons donc que les autorités actuelles réussiront à maintenir cette échéance, mais ne cèderont pas sous la pression constante des lobbies agroalimentaires.
Les résultats de cette étude franco-suisse ne sont pas à négliger. Si 75 % des miels contiennent donc des néonicotinoïdes, c'est donc des milliers d'abeilles à travers le monde qui ont été exposés à ce type d'insecticides.
Donc, le risque de voir le taux de mortalité des abeilles augmenter est à craindre. Même si le niveau de contamination du miel ne dépassait pas les limites autorisées, certaines molécules se sont avérées dangereuses pour l'homme. En exemple, le thiaclopride est suspecté comme étant cancérigène par l'Agence de protection de l'environnement américaine depuis 2002.
Une étude japonaise a également démontré que l'imidaclopride et l'acétamipride pourraient avoir un impact sur le développement du système nerveux humain. D'autres études, comme celle publiée en février dans la revue Environmental Health, ont démontré que les néonicotinoïdes peuvent avoir des conséquences néfastes sur l'être humain.
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