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Malgré un énorme potentiel, le secteur apicole sénégalais est pour l’instant victime de plusieurs facteurs freinant considérablement son développement. Pays d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal est bordé par la Guinée-Bissau, la Guinée, le Mali, la Mauritanie et par l’océan Atlantique. Il compte plus de 15 millions d’habitants. De par sa situation géographique, le climat est de type désertique dans le nord du pays et tropical dans la partie sud.
Cette diversité climatique joue pourtant en faveur de l’apiculture. Les abeilles trouvent refuge dans les zones boisées et humides où ils trouvent plus facilement des fleurs à butiner, à Dakar, la capitale, ou dans d’autres villes.
Quatrième économie de la sous-région ouest-africaine, le Sénégal est un des pays les plus industrialisés de la région, grâce notamment à la présence de plusieurs multinationales. La répartition de la main-d’œuvre sénégalaise témoigne de l’importance du secteur secondaire et tertiaire dans l’économie du pays : 21 % environ pour l’industrie et 62 % pour les services.
Les 15 % restantes concernent le secteur primaire, notamment l’agriculture. L’apiculture est seulement considérée comme une activité traditionnelle, laissée de côté pendant de nombreuses années. Cela explique les résultats de la filière. En 2015, la production annuelle de miel du pays a à peine dépassé les 400 tonnes alors que la demande nationale est de 1 000 tonnes.
Il faut dire que le miel est un produit couramment utilisé au Sénégal. Il entre dans la préparation de certains plats et est utilisé par les tradipraticiens. Si pour le moment l’apiculture est loin de jouer un rôle majeur dans l’économie sénégalaise, les autorités locales commencent à prendre conscience de son potentiel, et mettent en place diverses actions pour la développer.
Si la demande nationale pour le miel est si importante, on se demande pourquoi l’apiculture au Sénégal est encore loin de jouer les premiers rôles. La réponse vient en partie de sa place dans l’économie du pays. Malheureusement, pour le moment, l’apiculture est seulement considérée comme une activité d’appoint. Pour les paysans, l’activité première reste encore l’agriculture.
C’est pourquoi au fil des années, les techniques d’exploitation du miel n’ont que très peu, voire pas du tout évolué. Dans certaines régions, le miel est encore recueilli après avoir chassé les abeilles par le feu. Il va sans dire que le produit est ainsi de très mauvaise qualité.
D’autres facteurs extérieurs comme les instabilités et les crises traversées par le pays ont également eu des conséquences dramatiques sur l’apiculture. En exemple, le conflit en Casamance a réduit à néant les efforts menés par divers organismes internationaux dans cette région pourtant très propice à l’apiculture. À cela s’ajoutent certaines problématiques socioculturelles comme le rôle de la femme dans la société. Or l’apiculture est une activité qui pourrait permettre aux femmes de travailler.
Épisode marquant de l’histoire du Sénégal, le conflit en Casamance a eu un impact très négatif sur l’apiculture. Ce conflit qui a commencé au début des années 80 a opposé les forces rebelles du MFDC (Mouvement des forces démocratiques de Casamance) et les forces gouvernementales. Même si un cessez-le-feu a été signé en 2005, des accrochages continuent d’avoir lieu et malheureusement, les mines antipersonnel continuent de faire des victimes.
Dans ce contexte, difficile de tenter de développer l’apiculture dans cette zone pourtant très propice, avec ses terres fertiles. Actuellement, comme la paix est plus ou moins revenue, le secteur commence à renaître. On constate un retour progressif des organismes et des investisseurs.
Dans les autres régions, les apiculteurs commencent à mieux s’organiser. En 2009, par exemple, le GIE UAMB (Union des Utilisateurs de la Miellerie de Birassou) s’est formalisé pour participer à un programme de la Coopération française. Ce dernier prévoit notamment une subvention permettant aux apiculteurs de bénéficier d’un apport de ruches. Diverses ONG proposent également stages et formations aux apiculteurs sénégalais.
La renaissance de la filière apicole sénégalaise et son énorme potentiel ont fini par convaincre les autorités du rôle que l’apiculture pourrait jouer dans l’économie du pays. Déjà, le secteur est un vrai pourvoyeur d’emplois et pourrait contribuer à résoudre, en partie, le problème du chômage en milieu rural (27 % chez les plus de 15 ans).
Selon Boubacar Cissé, président de l’Union nationale des apiculteurs du Sénégal, « si toutes les conditions sont réunies, il est possible de créer 5 000 emplois apicoles en 5 ans ». En plus de contribuer à la création d’emploi, l’apiculture joue un rôle important dans la protection de l’environnement. Chaque année, des milliers d’hectares de terres partent en fumée au Sénégal à cause des feux de brousse. Et l’une des solutions consisterait à inciter les hommes à préserver les arbres (pour le bien des abeilles et de la production de miel). La professionnalisation du secteur aiderait également à bannir le fait de chasser les abeilles par le feu lors de la récolte du miel.
Si l’apiculture sénégalaise n’est qu’en pleine renaissance, son énorme potentiel incite à l’optimisme et les autorités locales ont mis toutes les chances de leur côté avec le Programme d’appui au développement de l’apiculture (Pada). Mis en place par le ministère de l’Élevage et des Productions animales, ce dernier a pour objectif l’exportation de 100 tonnes de cire d’abeille dans les dix prochaines années.
Grâce à un financement de la coopération japonaise, un centre de transformation de la cire d’abeille sera construit à Mbao. Au Sénégal, une bonne partie de la cire brute est effectivement considérée à tort comme déchet, alors qu’elle est utilisée dans les industries cosmétiques et pharmaceutiques. Ce centre aidera notamment à professionnaliser la filière, tout en boostant la production apicole. Par ailleurs, le Japon va également fournir une formation technique à 500 apiculteurs, ou précisément apicultrices, de la région Dakar. Une façon d’inciter les femmes à avoir une activité rémunératrice. L’atteinte de ces objectifs passera inévitablement par la création de nouveaux emplois.
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