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En novembre, les jours raccourcissent et les températures baissent, marquant la période de transition vers l'hiver pour les abeilles. Ce mois est crucial pour assurer une bonne préparation à l'hivernage. Les abeilles se regroupent naturellement en grappe hivernale, un processus permettant de maintenir une température optimale autour de la reine et de préserver leur énergie. Pour l’apiculteur, il s’agit de réduire les interventions pour éviter de perturber cette organisation et de favoriser la stabilité thermique à l’intérieur de la ruche. Toutefois, quelques vérifications discrètes sont essentielles pour garantir que les colonies disposent de réserves suffisantes et sont protégées contre les risques d’humidité et de prédateurs.
En novembre, les abeilles réduisent considérablement leur activité extérieure. En raison du froid, elles forment une grappe d’hiver autour de la reine, un regroupement serré qui permet de maintenir une température de 25 à 30 °C nécessaire à leur survie. Cette grappe se densifie en fonction des baisses de température, protégeant la reine et les abeilles de l’extérieur. Durant les rares journées ensoleillées, on peut observer des vols de propreté, où les abeilles sortent brièvement pour se libérer des déchets accumulés.
Les abeilles d’hiver sont biologiquement adaptées à cette période froide : leur métabolisme est ralenti, et elles peuvent vivre plusieurs mois, à la différence des abeilles d’été, qui ne vivent que quelques semaines. Ce métabolisme leur permet de conserver les réserves de miel stockées, qui leur serviront de source d’énergie jusqu’au printemps.
En novembre, il est crucial de surveiller les réserves de nourriture de chaque ruche pour garantir leur survie jusqu’au printemps. Les ressources florales étant presque inexistantes, les abeilles comptent principalement sur les réserves de miel accumulées. L’apiculteur peut vérifier ces réserves en utilisant un peson, une méthode simple et efficace qui consiste à soulever légèrement la ruche pour estimer son poids. Idéalement, chaque colonie devrait disposer de 20 kg de réserves pour traverser l’hiver sans risque de disette.
Si la pesée indique que les réserves sont insuffisantes, il est recommandé d’apporter du candi. Le candi est un aliment solide pour abeilles, conçu pour fournir des sucres sans l’humidité que pourrait générer un sirop dans la ruche. Ce type de nourrissement est particulièrement adapté aux mois froids, car il peut être placé directement au-dessus de la grappe d’abeilles, leur offrant un accès facile sans qu’elles aient besoin de se déplacer loin dans la ruche. Une vérification de ces réserves est utile à la fin du mois pour anticiper tout apport supplémentaire en candi si les conditions hivernales sont particulièrement rudes.
L’humidité est un des principaux ennemis des abeilles en hiver, car elle favorise les moisissures et peut affaiblir la colonie en la rendant plus vulnérable aux maladies. Pour limiter cet effet, il est conseillé d’utiliser un fond de ruche aéré, permettant une meilleure circulation de l’air et réduisant l’humidité stagnante dans la ruche. Il est également utile de surélever légèrement la ruche en l’inclinant vers l’avant afin que les éventuelles condensations ou infiltrations d’eau s’évacuent naturellement.
Pour stabiliser la ruche face aux intempéries, l’apiculteur doit aussi s’assurer que le toit de la ruche est bien fixé. Une pierre lourde posée sur le toit peut empêcher son déplacement sous l’effet de vents violents. Enfin, pour isoler davantage la colonie du froid sans altérer la ventilation, des partitions ou autres dispositifs isolants peuvent être ajoutés à l'intérieur de la ruche, aidant ainsi les abeilles à maintenir la température interne autour de la grappe.
Les prédateurs, tels que les frelons asiatiques et les musaraignes, représentent une menace sérieuse pour les ruches, particulièrement en automne, lorsque les ressources alimentaires se font rares. Les frelons asiatiques sont particulièrement redoutables : ils capturent les abeilles pour nourrir leurs larves, affaiblissant ainsi la colonie. Une colonie affaiblie par le froid et le manque de nourriture peut rapidement subir des pertes.
Pour limiter l’accès aux ruches, l’apiculteur doit installer des portes d’entrée en réduisant la taille des ouvertures. Cela permet d’empêcher l’intrusion des frelons et de petites prédateurs comme les musaraignes, qui peuvent dévaster les ruches en rongeant les cadres et consommant les réserves. Une entrée réduite sert également à conserver la chaleur essentielle dans la ruche, car les abeilles forment leur grappe pour résister aux basses températures.
Le piégeage des frelons asiatiques est une mesure cruciale pour préserver les colonies. En novembre, il est particulièrement utile de capturer les reines fondatrices des frelons, car ce sont elles qui donneront naissance à de nouvelles colonies au printemps. Un piégeage ciblé autour du rucher contribue ainsi à limiter la pression des frelons pour la saison suivante.
Il est recommandé de vérifier régulièrement les pièges installés autour du rucher pour évaluer l’efficacité du piégeage et adapter les stratégies en fonction des besoins. En privilégiant les journées ensoleillées pour cette surveillance, l’apiculteur peut s’assurer que les abeilles ne sont pas dérangées et que les frelons capturés sont éliminés avant de causer des dégâts supplémentaires à la colonie.
En novembre, l’apiculteur doit accorder une attention particulière à l’entretien et à la désinfection de son matériel pour préserver la santé des colonies et éviter la propagation de maladies dans le rucher. La désinfection des ruches, des cadres et des hausses est essentielle, car les résidus de propolis et de cire peuvent contenir des agents pathogènes responsables de maladies comme la loque. Pour désinfecter, il est recommandé de râcler et brûler la propolis et la cire accumulées sur les cadres et les parois internes des ruches.
La stérilisation des outils tels que les lève-cadres et les couteaux à désoperculer est également cruciale. Il est conseillé de les passer brièvement à la flamme entre chaque utilisation pour éliminer les bactéries et autres agents potentiellement nocifs. Concernant les vêtements de protection, les gants en caoutchouc peuvent être trempés dans une solution javellisée, et les combinaisons doivent être régulièrement lavées pour réduire les risques de transmission de maladies d’une ruche à une autre.
Le mois de novembre est également l’occasion idéale pour organiser et préparer l’atelier apicole en vue de la saison suivante. Le rangement du matériel, incluant les hausses, les grilles à reine et les ruches de réserve, permet de garder un environnement de travail propre et ordonné. Les réparations des hausses et des ruches, telles que le colmatage des trous et la peinture des surfaces exposées, assurent la durabilité du matériel tout en limitant l’usure due aux intempéries.
Une bonne organisation de l’espace de travail dans l’atelier permet à l’apiculteur de disposer rapidement de l’équipement nécessaire dès le retour du printemps. Par ailleurs, c’est le moment opportun pour planifier la commande de matériel indispensable, comme les cadres et le candi, afin de garantir que tout soit prêt à temps pour le démarrage de la saison apicole. En anticipant ces aspects pratiques, l’apiculteur optimise sa gestion des ruches tout en simplifiant l’ensemble des opérations de maintenance.
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