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La réglementation de l’Union européenne en matière de pesticides vise surtout à protéger la santé des êtres vivants sensibles à ces produits, et l’environnement naturel. Elle sert essentiellement à réglementer et à régir la commercialisation et l’utilisation des pesticides.
Comment a-t-elle évolué et quel est son impact sur l’apiculture ?
Les pesticides sont des substances chimiques mises au point par des scientifiques pour permettre aux agriculteurs de protéger leurs produits agricoles contre des organismes parce que nuisibles à leurs cultures. Ces organismes considérés comme “indésirables” peuvent être des animaux, des végétaux, ou encore des maladies causées par des virus, des champignons et diverses bactéries.
Mais, au fil du temps, les écologistes et les apiculteurs se sont aperçus que ces pesticides ne s’attaquent pas uniquement aux indésirables ». Leur impact va plus loin et devient menaçant pour la planète et ses habitants, dont les insectes pollinisateurs comme les abeilles.
La réglementation européenne se rapportant à l’usage des pesticides serait l’une des plus rigoureuses au monde. Il suffit de rappeler que l’épandage aérien est interdit et que depuis 25 ans, plus de 700 substances ont été interdites. Mais, ce n’est pas suffisant, vous diront les apiculteurs et les écologistes.
D’où l’idée de proposer au Parlement européen, il y a deux ans, en juin 2022, un projet visant à réviser la législation portant sur les produits pesticides. Ce projet présenté par la Commission s’inscrit dans le cadre de sa nouvelle stratégie, connue sous le nom : De la ferme à la table.
L’idée est d’arriver en l’espace de 8 ans (soit en 2030) à réduire de moitié l’utilisation de pesticides sur le territoire européen, et à les interdire dans trois lieux : les espaces verts publics, les écoles et les terrains de sport.
Mais, au grand malheur des apiculteurs et des écologistes, ce projet de loi a été bloqué par les députés européens dès son apparition. Il a été rejeté par le Parlement en 2023, pour être finalement retiré, comme l’a affirmé, au mois de février de l’année en cours, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Telle qu’elle a été présentée, la réglementation européenne de 2022 se rapportant à l’usage des pesticides sur le territoire européen aurait participé de manière encore plus efficace et plus judicieuse à la protection des abeilles en particulier et de l’ensemble des insectes pollinisateurs en général. Utiliser moins de pesticides signifie moins de pollution dans l’air que respirent les abeilles, dans l’eau dont elles s’abreuvent et dans les fleurs qu’elles butinent.
C’est ce qui explique la colère des apiculteurs et des écologistes, suite au rejet de cette réglementation. D’ailleurs, Christian Giraudet, apiculteur syndicaliste, qualifie la décision de la présidente de la Commission de désastreuse. Il insiste surtout sur le taux de mortalité des abeilles qui augmente de plus en plus chaque année et ajoute qu’à cause de l’usage intensif des pesticides, les colonies d’abeilles ont été fragilisées et leur nombre a diminué de 20 à 30 % par an.
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