Les impacts du nouveau plan Ecophyto 2030

Ecophyto 2030 est un plan élaboré par l’État visant à réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques. Récemment, un communiqué du gouvernement Attal déclare la modification du contenu de la stratégie Ecophyto 2030. Une information que l’UNAF n’apprécie pas, parce qu’elle ne sert pas les intérêts des insectes pollinisateurs, dans leur guerre contre les pesticides.

Ecophyto 2030 ?

Ecophyto 2030 est un plan élaboré par le gouvernement, et dont l’objectif est de réduire l’usage des produits phytopharmaceutiques en France, en vue de préserver les insectes pollinisateurs et l’écosystème. 

Ce plan a été élaboré en réponse à une obligation européenne datant de 2009 (2009/128/CE). Face à l’usage abusif des pesticides, les pays membres de l’Union européenne doivent trouver le juste équilibre entre l’utilisation de ces produits phytopharmaceutiques et la préservation de l’environnement et le développement durable.

Dans le domaine agricole, Ecophyto 2030 vise trois objectifs :

- Santé : une seule, public et environnement 

- Exploitations agricoles : plus performantes en matière d’économie et d’environnement.

- Cultures : protection de haut niveau, en adaptant les techniques en usage.

Stratégie modifiée 

L’objectif à atteindre en 2025 et tel qu’il a été fixé par l’Ecophyto 2030 est une baisse de l’usage des pesticides de l’ordre de 50%.

Pour rendre compte des résultats obtenus et évaluer l’impact de l’usage des pesticides sur les pollinisateurs, on utilisait un indicateur, connu sous le nom de Nodu.

La nouvelle stratégie adoptée par l’Ecophyto 2030 annonce le remplacement de cet indicateur par un autre, estimé plus performant. Il s’agit du HRI1, abréviation de : Risque Harmonisé 1. 

Ce changement de stratégie, annoncé le 6 mai 2024, est loin de satisfaire les membres de l’UNAF. En effet, les chiffres affichés par les responsables de cette nouvelle stratégie ne correspondent en rien à ceux livrés par les ONG. Alors que les premiers et grâce au nouvel indicateur, le HRI1, annoncent une baisse notoire de l’usage des pesticides entre 2011 et 2021 (-32%), les seconds parlent de « tromperie » et insistent sur le fait qu’il y a eu plutôt une hausse de 3% (résultat fourni par l’ancien indicateur, le Nodu).

Nouvelle stratégie et impacts sur les pollinisateurs 

Pourquoi l'UNAF et les défenseurs de l’environnement, français et européens, voient-ils d’un mauvais œil le changement de la stratégie adoptée par l’Ecophyto 2030 ? En quoi cette nouvelle stratégie nuit-elle aux pollinisateurs ? 

En fait, le HRI1, ce nouvel indicateur, ne tient pas compte des doses unités des produits phytopharmaceutiques, ce qui fausse les résultats et les conclusions. C’est là l’erreur de calcul dénoncée par des chercheurs et même par des membres du comité scientifique et technique du plan même Ecophyto.

Si le nouvel indicateur, le HRI1, fausse les données et annonce une baisse dans l’usage des produits phytopharmaceutiques, alors qu’il y a réellement une hausse, la situation n’en sera que plus catastrophique pour les pollinisateurs.

En annonçant aux agriculteurs qu’il y a une baisse notoire (telle que 32%) dans l’usage des pesticides, ces derniers continueront à utiliser les mêmes produits phytopharmaceutiques, avec les mêmes doses, croyant que les pollinisateurs ne courent plus aucun risque.