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Aethina tumida, petit coléoptère des ruches, nouvelle menace pour les abeilles ?

Aethina tumida, petit coléoptère des ruches, nouvelle menace pour les abeilles ?

Comme si le changement climatique, la pollution, le varroa ou encore la dégradation de l’environnement ne suffisaient pas, nos chères abeilles font face à un nouveau danger : l’aethina tumida. Ce petit coléoptère des ruches a été détecté en Europe il y a deux ans à peine. Il a déjà fait des ravages en Afrique du Nord, en Amérique du Nord et en Australie.

Que sait-on sur l’aethina tumida ?

Originaire d’Afrique du Sud, l’aethina tumida est le nom scientifique du petit coléoptère des ruches de couleur noire faisant partie du groupe des Méligèthes.

D’un point de vue morphologique, il ressemble à une petite coccinelle. L’adulte mesure environ 5,7 mm sur 3,2 mm de large et il est de couleur brun foncé à noir. Capable de voler, il peut couvrir une distance de 5 km à vol d’oiseau. Il peut donc suivre les essaims d’abeilles et à défaut de se trouver une ruche, il peut survivre en se nourrissant de fruit. En été, l’aethina tumida dépose ses œufs dans les fissures d’une ruche ou des cadres de pollen. Parfois, on en retrouve également dans les détritus de fond de ruche.

La reproduction de l’aethina tumida : un danger réel pour l’apiculture française

En Afrique du Sud, la présence d’œufs de l’aethina tumida ne représente aucun risque. Les abeilles africaines ont manifestement développé une stratégie de défense face à ces intrus. Elles les emmurent à l’aide de propolis ou évacuent minutieusement les œufs ainsi que les larves de la ruche.

Les abeilles européennes n’ont pas encore intégré ce mécanisme de lutte. Elles laissent les larves “d’aethina tumida” se nourrir du miel, du pollen mais également des larves et des œufs d’abeilles. Ce faisant, elles percent les cellules de couvain et/ou de miel.

Au bout de 10 à 16 jours, les larves sortent de la ruche pour s’enfoncer dans le sol pour effectuer leur nymphose. Ce processus dure généralement 21 à 28 jours et l’adulte apparaît. L’arrivée de l’aethina tumida en Europe représente donc une véritable menace pour les abeilles françaises déjà malmenées par le varroa, le manque de fleurs, le bouleversement climatique ou encore la pollution.

Traitement et prévention

Comme il s’agit d’un fléau récent, les moyens de lutte contre l’aethina tumida sont particulièrement limités. Le recours aux pesticides existants donne un résultat très mitigé.

Cela détruit bien ce coléoptère des ruches mais, en contrepartie, nuit aux abeilles. Les résidus de pesticides détériorent également la qualité du miel.

Pour le moment, la prévention reste la meilleure option. Depuis que l’aethina tumida a été détecté en Europe, les pays se sont mobilisés pour mettre en place une veille faisant partie intégrante de la thématique “Abeilles” de la Plateforme ESA. Cette dernière a été créée pour optimiser la surveillance épidémiologique des risques sanitaires prioritaires en santé animale. Pour sécuriser nos précieuses abeilles, il est donc fortement recommandé de ne pas importer de ruches, de cire et même du matériel d’apiculture à partir de zones reconnues comme “infestées” par l’aethina tumida.

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